En ce deuxième jour à l’hôpital, il n’y a pas grand-chose à écrire. Depuis que je suis à l’étage, la belle interprète ne vient plus me voir, elle est certainement attitrée qu’à l’urgence. Ici, chaque membre du personnel a son rôle. L’une pour la prise de la pression artérielle, l’autre pour la température, une autre pour changer les draps et une autre pour faire le ménage. Une nouvelle pour le repas, et une autre pour desservir. Un médecin, une infirmière et ça défile de temps en temps à chacun son tour. Il y en a quelques-unes qui essayent de communiquer en anglais, sinon, c’est en espagnol. Je devrais rester au lit et branché jusqu’au lunch.
Mes compagnons de voyage ont quitté San Jordi vers 9h30 ce matin et ils sont en direction de Porto Cristo sans leur guide. Nous resterons en contact toute la journée.
La vue de ma chambre donne sur le Centro Penitenciario de Mallorca, endroit où un cycliste peut se retrouver à défaut de l’hôpital s’il ne respecte pas les règles du code de la route comme par exemple: toujours rouler en file indienne (il est interdit d’être 2, 3 ou 4 de large), interdit de prendre la voie de gauche pour justement tourner à gauche, ne pas rouler à plus de 50km/h sur une voie à vitesse réduite comme j’ai fait hier...
Plus au nord, j’ai la vue sur San Salvator, dont l’ascension était prévue ce matin. Dommage. Et à ma gauche, toute la chaine montagneuse de la Serra deTramuntana dont le Puir Major culmine à plus de 1445 mètres. L’ascension de son col est prévue dans quelques jours.
Je ne fais jamais de chroniques culinaires ou sur les hôtels visités sur mes blogues, mais puisque j’ai du temps, voici.
Dans la chambre, je peux recevoir des invités alors profitez-en pendant que j’y suis. Il y a une télévision mais pour l’utiliser, il faut payer 26€ pour 24 heures et laisser un dépôt de 10€ pour avoir la télécommande. De toute façon, je ne suis pas ici pour écouter la TV, j’en profite pour reprendre mon retard sur LaPresse+. La chambre est équipée d’un lit, fauteuil, salle de bain avec douche et un système de monitoring 24/7. J’ignore encore combien je devrais débourser en quittant, mais bien que ce soit plus propre que bien des hôtels trois étoiles, le prix par nuitée ici sera certainement à la hauteur d’un cinq étoiles.
J’ai reçu mon bagage après le lunch et mon vélo a été livré au locateur. Je n’ai plus de médications ni de soluté depuis 14h aujourd’hui. Au moment d’écrire ces lignes, mon souper arrive. Il est 17h30.
Un cycliste en voyage de vélo confiné dans une chambre d’hôpital, c’est comme être logé de l’autre côté de la rue. Espérant que je puisse m’évader ce soir ou au plus tard demain matin. J’ai soif de liberté sur deux roues.